Petite comptine édifiante sur
100 ans de dépossession des citoyens de leurs biens communs
Jadis, c'était l'bon
temps! Les petits féodaux,
en quête de pouvoir
peinard et sans partage,
à l'abri des humeurs de
ces gueux d'électeurs,
savaient comment s'y
prendre pour gérer nos affaires :
Dire « on ne sait
pas faire, » ou « ça serait trop cher »
confier la maison au plus
bonimenteur,
et signer pour trente ans
contre un plat de lentilles.
Si le service défaille,
et la facture s'envole,
si l'eau vire au
vinaigre, si l'usager ronchonne,
sa rancoeur sera vaine;
et son vote sans dol :
Pourquoi changer de
maire, qu'importe la couleur !
Les DSP* prospèrent, les
dividendes tombent,
les larrons sont hilares
et les manants marrons.
C'est ainsi Messieurs
dames, que bien des biens communs
sont devenus privés,
hors de notre portée.
Mais l'ivresse du pouvoir
fait perdre la mesure !...
Des élus trop zélés à
s'emplir les poches,
s’emmêlent les
pinceaux,les magots, les tuyaux.
La populace lasse de se
faire entuber,
s'en mêle et va fouiller
dans les comptes truqués.
la loi est relookée, les
plus ripoux coffrés
les marchés encadrés,
les DSP bornées,
Des biens communs repris,
des régies rétablies
Et les consommateurs
exigent d'être acteurs.
Fini le temps béni des
profits sans souci ?
Que nenni ! Les
nantis ne restent pas groggy :
Si au sein des communes,
la lumière est trop vive,
Si le quidam méfiant ne
s'en laisse plus conter
et si les mauvais coups
n'y sont plus si faciles,
Il s'agit d'échapper à
ces contrariétés
Les rupins si habiles à
s'enrichir tranquilles
seront de bon conseil
pour tous les roitelets :
« Si la racaille
qui braille vient gâcher vos ripailles,
l'interco saura bien la
tenir à carreau .
Rideau sur les affaires !
Transfert de compétences,
V.P. ** à volonté, rond'ment indemnisés,
Vous tenez le secret pour
retrouver la paix. »
Avant que nos manants
prennent enfin conscience
que le pouvoir est là et
les moyens aussi,
Il faudra bien 10 ans,
c'est toujours ça de pris
La Lyonnaise faite reine
par tous ces hobereaux
Maquillera sans peine ses
bénéfs à gogo,
saura se faire la malle
au paradis fiscal.
10 ans, c'était bien
vu ! c'est le temps qu'il fallut
pour que quelques pékins,
avec un mal de chien,
Dans les Communautés
parviennent à s'immiscer :
Le spectacle y défiait
les pires pronostics
L'ambiance était pesante
et la pensée unique
Quiconque osait l'ouvrir
ou bien s'interroger,
Du grand Yamagouchi
déchaînait la colère,
et sommé de se taire et
de courber l'échine.
Quant au dossier de
l'eau, sévèrement gardé,
Pas question d'y toucher,
sans être autorisé.
Un sujet trop sérieux,
réservé aux experts,
qui sauront faire traîner
leurs coûteuses études
et qui sauront flatter
leur grand commanditaire.
Mais il en fallait plus
pour mater nos pékins :
De tous cotés, montait
la rumeur du succès
de citoyens, d'élus qui
osaient tenir tête
aux prédateurs de l'eau
et leur damer le pion.
Le grand Yamagouchi se
sentait menacer :
Si son agglo n'est plus
un refuge assuré,
c' est donc encore plus
haut qu'il faut se protéger
La discrétion totale sur
l'affaire s'imposait!
Ses potes députés
sauront silence garder,
Un petit amendement, et
le tour est joué :
Dans 2 ans tout au plus,
hop, l'agglo disparaît !
Nos pékins citoyens en
seront médusés.
Et le business encore
pourra continuer.
* DSP = délégation de service public correspondant aux contrats par lesquels les collectivités confient à des prestataires privés et à leurs actionnaires la gestion de leurs services
**VP = vices-présidences
**VP = vices-présidences
Souvent, la réalité dépasse l'affliction
Pour ceux qui jugeraient
un peu simpliste ce résumé scandé de ces derniers mois d'actualité
législative, nous reproduisons ici l'article amendé de la loi
« Métropole », qui règle le compte de nos départements
de grande couronne.
« LOI n°
2014-58 du 27 janvier 2014 de modernisation de l'action publique
territoriale et d'affirmation des métropoles
Article 10 :
(.,.)
L'article L. 5210-1-1
du code général des collectivités territoriales est complété par
un VII ainsi rédigé :
« VII. ― Dans les
départements de l'Essonne, de Seine-et-Marne, du Val-d'Oise et des
Yvelines, les établissements publics de coopération intercommunale
à fiscalité propre dont le siège se situe dans l'unité urbaine de
Paris, regroupent plusieurs communes d'un seul tenant et sans enclave
formant un ensemble d'au moins 200 000 habitants. »
(article applicable au
1er janvier 2016)
Comme en Essonne, toutes
les communautés d'agglomérations créées depuis 12 ans ont moins
de 200 000 habitants, et font partie de l'aire urbaine parisienne, cela signifie
toutes les agglos essonniennes doivent disparaître pour laisser la place à de plus grandes
intercommunalités. La possibilité d'y déroger est laissé au seul
préfet qui se gardera bien de l'utiliser, mandaté pour mettre en
place les structures les plus massives.
Silence de plomb en rase banlieue.....
Avez-vous croisé un seul
député essonnien qui ait consulté un seul essonnien avant de
concocter sur notre dos ce charcutage de notre territoire ?
Avez-vous lu un seul dossier sur le sujet dans la presse régionale,
ou dans un seul des journaux des communes et agglomération
concernées ? Un conseil municipal a-t-il délibéré à ce
sujet ? Un seul des centaines de salariés des agglomérations
concernées dont les organigrammes, les sites, les services vont être
démembrés, restructurés, fusionnés, les conditions et lieux de
travail bouleversés, a-t-il eu son mot à dire sur ce charcutage
institutionnel ?
Quand la démocratie
locale, déjà mise à mal par les contraintes budgétaires, a-t-elle
déjà été bafouée aussi brutalement ?
Plus que jamais, une exigence de démocratie non négociable!
Ce contexte guère
encourageant pose 2 questions :
1°/ A quoi bon s'échiner
à défendre le droit des citoyens à se mêler de leurs affaires,
si, face à nous, tout progrès sur ce plan est annihilé aussitôt
qu'acquis ?
2°/ Et comment faire
pour que l'idée d'une réappropriation des services publics reste
crédible et audible par les citoyens, si on ne sait plus à quel
niveau et par qui les décisions se prendront demain pour l'eau du Val d'Orge ?
Paradoxalement, cette
actualité renforce le bien fondé de notre demande d'un engagement
d'une majorité des listes et des candidats aux élections
municipales sur la création d'une régie de gestion de l'eau au
plus vite. Pourquoi ?:
- D'abord, parce que tout ce qui sera mis en place avant 2016 le restera ensuite. Si une régie publique est créée pour notre agglo, elle pourra perdurer ensuite, même si notre agglo est absorbée par une agglo dont certaines autres communes seraient en gestion privée : la cohabitation des 2 modes de gestion, public et privé, est possible, c'est le cas pour l'eau chez nos voisins des Lacs de l'Essonne ou pour le ramassage des ordures ménagères pour notre agglo. Mais attention : Pour ça, le cadre juridique de la régie doit être posé avant 2016. Cela conforte l'exigence de la création d'une régie publique pour les 3 communes dont les délégations de services publiques peuvent et doivent être dénoncées dès 2015.
- Ensuite, parce que un engagement politique, pris dès aujourd'hui par les nouveaux dirigeants de notre Agglo, de privilégier la gestion publique de nos biens communs, offrira un solide argument pour se tourner prioritairement vers les agglos voisines qui partageront les mêmes orientations. Exemple : alors que toutes les conditions techniques sont réunies pour que les agglos des Lacs de l'Essonne, celle d'Evry et la notre travaillent ensemble sans plus tarder,avec Eau de Paris, à un partage de la ressource en eau apportée par les aqueducs de la Vanne et du Loing, ce serait un gâchis insupportable si la future carte intercommunale de l'Essonne ignorait cette opportunité.
- Enfin, parce que la consultation rapide des usagers sur le principe d'une régie publique pour notre eau potable, qui fait partie des engagements attendus des candidats à la direction de notre agglomération, constituera un puissant message et outil de refus des dérives antidémocratiques que nous subissons aujourd'hui au nom du « Grand Paris ». A l'échelon local comme à l'échelle de l'Europe ou de la planète, les abus de pouvoir ne supportent pas la lumière....: raisons de plus pour les faire connaître et s'en protéger.Agglomérés de toutes les communes, unissez-vous !
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