mercredi 31 octobre 2012

Prélèvement des factures d'eau de la Lyonnaise des eaux  dans le Val d'Orge: Interrompez votre prélèvement pour garder votre droit à contestation !

Usagers-pigeons ?
Les distributeurs d'eau sont comme tous les vendeurs de services indispensables dans notre vie quotidienne : Pour disposer d'une clientèle captive, docile.,. et rentable, ils n'ont pas ménagé leurs efforts pour généraliser le règlement de nos factures par prélèvement automatique.
Il faut dire que c'est pour eux tout bénéfice : réductions d'effectifs dans les services de facturation de l'entreprise d'un côté,... et garantie de rentrées d'argent régulières et sans effort de l'autre.
L'usager, qu'il soit content ou mécontent, naïf ou méfiant, désabusé ou contestataire, du moment qu'il est prélevé, restera toujours un payeur idéal pour garantir des marges de profits régulières et prospères.

Résultat : dans notre communauté d'agglomération du Val d'Orge, le taux d'impayés ne dépasse pas en 2011 0,42 % du total des règlements. Malgré un nombre élevé de fuites dans le domaine privé, très rares sont les usagers engagés dans des démarches laborieuses de réclamations pour obtenir un dégrèvement et encore plus rares sont ceux qui l'ont obtenu : au total, pas plus de 85 abonnés sur 30 000 dans l'agglo, soit moins de 0,3% !...

Paye et tais-toi !
Ceux qui veulent obtenir des explications ou faire des réclamations ont intérêt à s'armer de courage. Pour prendre 2 tentatives récentes de tentatives de membres de notre atelier-citoyen, ils auront la possibilité :
  • soit de se déplacer à l'agence locale du Val d'Orge de la Lyonnaise des eaux de Villemoisson, où ils seront accueillis par des employés charmants mais incapables de répondre à leurs questions, et les invitant à se rapprocher du service clientèle (direction régionale de Montgeron),
  • soit d'appeler directement le service clientèle à Montgeron, où une employée, charmante, leur répondra que la Lyonnaise n'accorde pas de rendez-vous.... : cherchez l'erreur !

La réunion publique de notre atelier, le 13 octobre 2012 à Brétigny, pour savoir où passe l'argent de nos factures d'eau n'a guère permis d'en savoir plus : les représentants de la Lyonnaise ont laissé sans réponse la majorité des questions : coût de la production de l'eau dans les usines de potabilisation, montant des travaux sur les installations et canalisations, frais de siège...la transparence attendue n'était pas au rendez-vous

Face à une telle désinvolture à l'égard des usagers, une mesure immédiate de bon sens s'impose, dans l'attente d'une réappropriation publique de la gestion de l'eau,
Au minimum, arrêtons de payer sans piper mot, donnons-nous les moyens d'obtenir les explications voulues ou les régularisations nécessaires du montant de nos factures avant de les régler.
Ce qui nécessite d'interrompre le prélèvement automatique de ces factures.

Interrompre son prélèvement : simple comme bonjour
Heureusement (pour le moment ?), il s'agit d'une simple formalité : un simple coup de téléphone au service clientèle de la Lyonnaise suffit pour en revenir au bon vieux TIP (titre interbancaire de payement) chaque trimestre: certes, ça nous coûtera 4 timbres par an, mais la contrepartie en respect des usagers mérite bien cet effort : si 10 % des usagers aujourd'hui prélevés automatiquement y renonçaient, suscitant chez notre délégataire la crainte que le mouvement fasse tache d'huile, vous verrez que la réponse à nos questions s'en trouvera singulièrement améliorée. Alors, chiche ? 

Si vous voulez obtenir cet article au format tract, cliquez sur le lien ci-dessous;

mardi 2 octobre 2012

SAMEDI 13 OCTOBRE REUNION PUBLIQUE SUR NOS FACTURES D'EAU

Factures d'eau 2012 : Evitez la noyade !

Quand nos factures d'eau arrivent, bien malin celui qui s'y retrouve :
Pourquoi, pour l'eau du robinet, y-t-il un abonnement fixe à payer en plus du prix du mètre cube ? A quoi servent donc toutes ces redevances, ces taxes ou ces parts qui s'ajoutent au prix de base de l'eau consommée ? Qu'est-ce qui justifie la hausse interrompue de ces tarifs, souvent au-delà de l'inflation ?
Comment expliquer les écarts de prix constatés entre communes voisines, ou encore entre services privatisés et service gérés en régie publique ?
Qui paye pour l'eau (20 % environ) qui s'échappe dans les fuites diverses qui touchent nos canalisations avant d'arriver à nos compteurs ?
Et comment sont calculées et réparties les charges d'eau pour les habitants des collectifs (copropriétés, HLM, …) ?
Qui contrôle et qui décide de la gestion et l'entretien de tous ces réseaux ? Etc, etc....

L'eau : « bien commun » … ou « chasse gardée » ????
Alors que tous les pouvoirs publics affirment que « l'eau potable est  un bien commun universel», elle apparaît comme un service dont les usagers sont dépossédés, privés de droit de regard et d'intervention, sous prétexte qu'il s'agit de questions trop complexes pour le commun des mortels . Ce déficit criant de démocratie et de transparence en ce domaine a laissé le champ libre à de nombreux abus et scandales, notamment en France.

Opération transparence dans le Val d'Orge
Notre atelier a été créé il y a un an par des Élus, des Associations et des Usagers (E.A.U.) pour gagner la reprise en gestion publique de l'eau potable par la Communauté d'Agglomération du Val d'Orge (C.A.V.O.) qui en est responsable. Au cours de nos réunions et discussions, nombreux sont les habitants à exprimer leur mécontentement et leur inquiétude face à l'opacité de nos factures. Pour y répondre, nous avons convié tous les organismes qui se répartissent aujourd'hui le montant de nos factures d'eau à s'expliquer sur leurs activités et leurs dépenses. Pour comprendre la différence de prix entre gestion publique ou privée, est également invité le représentant de l'agglomération voisine des Lacs de l'Essonne repassée dernièrement en gestion publique : c'est une occasion à ne pas rater pour obtenir les réponses à nos interrogations et préciser, ensemble, les moyens d'une facturation plus juste et mieux maîtrisée : rendez -vous le
SAMEDI 13 OCTOBRE DE 9 HEURES 30 A MIDI
à Brétigny sur Orge, Espace Jules Verne , rue Henri Douard
(voir plan d'accès au pied de cet article) 

avec la participation de :
de Pascale Ibanez,  Christine Lenoir, et Patrick Hauguel, pour la société Suez-Lyonnaise des Eaux, de Benoit Chapon, Chef du service eau et assainissement  de la Communauté d'agglomération du Val d'Orge, de Jean-Marc Bouchy, Directeur  du SIVOA (Syndicat intercommunal de la Vallée de l'Orge Aval), de Gilles Cherrier chef du service agriculture et milieux aquatiques de  l' Agence de l'Eau Seine Normandie, de Gabriel Amard, Président  de la toute récente  Régie publique de l'eau des lacs de l'Essonne, de Jean Lacroix ( association de consommateurs CLCV -Essonne) et le témoignage de Maurice Martin  de l'AREP-CAMY (association pour le retour en régie de la gestion de l'eau par l'agglomération de Mantes) dans les Yvelines:

pour en savoir plus:
Vous pouvez  prendre connaissance des différents tarifs aujourd'hui facturés dans les communes de l'agglomération du val d'orge dans son rapport annuel 2011sur le prix et la qualité du service public de l'eau (accessible par le volet "documents officiels" de l'agglo de notre blog): http://www.scribd.com/doc/98459562/RAPQ-2011-Eau-Potable-CAVO
Vous pouvez aussi consulter les invitations à cette réunion par le lien suivant: http://www.scribd.com/doc/105949031/Flyer-reunion-facture-d-EAU-13-10-2012
les résultats spectaculaires de l'AREP-CAMY en matière de baisse des factures sont expliqués sur son site: 
http://mantes.eau.publique.free.fr/  

lundi 1 octobre 2012

Maitrise de la gestion et et du prix de l'eau: pourquoi les batailles sur la production et la distribution sont indissociables.

Du fait de son histoire récente, le Val d'Orge  est bien placé pour savoir que la marge de liberté de choix des collectivités et usagers,  en matière de distribution de l'eau potable,  serait  très largement obérée si, dans le même  temps, n'est pas remis en cause le monopole que détient la Lyonnaise des eaux sur la fourniture et le transport de l'eau en gros, jusqu'aux points d'entrée dans les communes.
En effet,  il y a 14 ans de cela, en 1998, à une époque où l'emprise des multinationales sur la distribution de l'eau potable ne souffrait encore guère de contestations, l'UFC-Que Choisir et le Maire de Saint-Michel sur Orge, Jean-Lou Englander,  saisissaient le conseil national de la concurrence de l'abus de position dominante de la Lyonnaise.  Les communes ou EPCI se trouvaient en effet largement dissuadés de la tentation d'un changement de prestataire et, surtout, d'un retour en régie pour la distribution de l'eau potable, considérant le monopole  de la Lyonnaise sur la première étape du cycle de l'eau, celle de son captage et de sa production.
En gros, pour résumé, le monopole de la Lyonnaise lui permet de surfacturer le coût de la production de l'eau vendue  à une collectivité ou à un concurrent qui tenterait  de lui prendre sa place pour la distribution de l'eau, en proposant des prix plus bas pour cette distribution. Dans ces conditions, la surfacturation de l'eau en gros annihilant largement le gain attendu  de la baisse du coût de sa distribution, le changement perd une bonne part de son intérêt. sans compter les difficultés techniques et comptables posées par la pluralité  des points d'entrée de l'eau en gros que doivent résoudre les syndicat ou communautés en ce domaine.

Le conseil de la concurrence, peu pressé de mener ses investigations dans un domaine aussi sensible,  a mis plus de 7 ans à se prononcer  (Décision n° 05-D-58 du 3 novembre 2005 du conseil de la concurrence relative à des pratiques relevées dans le secteur de l’eau potable en Ile-de-France )
Son avis est sans appel , ainsi qu'en témoignent les extraits ci-dessous.

"les 30 janvier et 27 février 1998  la commune de St-Michel-sur-Orge et l'Union fédérale des consommateurs (ci-après UFC) ont saisi le Conseil de la concurrence de pratiques mises en oeuvre par la société Lyonnaise des Eaux à l'occasion du renouvellement des contrats de délégation de service public d'eau potable de la commune de St-Michel-sur-Orge.
 le 27 mars 1998  le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie a saisi le Conseil des mêmes pratiques  pour   quatre autres communes parmi lesquels Morsang-sur-Orge, Villemoisson-sur-Orge, les Ulis, Grigny ainsi que pour le Syndicat intercommunal du nord-est de l'Essonne (ci-après Syndicat NEE) regroupant sept communes.
Tous faisaient valoir que " Lyonnaise des Eaux", qui gèrait alors  depuis plusieurs dizaines d’années le service public de distribution d’eau potable de 55 communes  de l’Essonne  avait abusé de la position dominante qu’elle détient sur le marché de la production d’eau : en refusant de communiquer son prix de vente de l’eau en gros à ses concurrents lors des procédures d’attribution des contrats de délégation de service public d’eau potable mises en oeuvre par lesdites collectivités ; en ayant proposé des prix en trop forte hausse ou trop élevés par eux-mêmes."


Le conseil  soulignait notamment que :
" le marché de la distribution de l’eau en Ile-de-France présente deux caractéristiques particulières : en premier lieu, les grands producteurs d’eau y possèdent des captages, des sources ou des usines largement surdimensionnés ; tous possèdent des réseaux de transport à gros débit interconnectés les uns aux autres ; tous possèdent des réseaux de transport de moyen débit organisés en sous-régions homogènes. Ces réseaux maillant de moyen débit présentent les caractéristiques de monopoles naturels locaux, ces monopoles étant inter-connectés à leurs frontières. En second lieu, les communes ou syndicats de communes, soit sont de petite taille et, ne possèdent que la partie terminale des réseaux de distribution les concernant, soit forment des ensembles intégrés de grande taille confiant la gestion de la totalité de la chaîne des installations de production et distribution à l’un des deux grands opérateurs : la CGE pour le Sedif et la Sagep (rive droite de Paris), la Lyonnaise des Eaux pour la Sagep (rive gauche).  Dans ces conditions, il existe trois champs où la concurrence est possible.
* Le premier est celui de la fourniture et du transport de l’eau en gros, jusqu’aux points d’entrée dans les communes
. Toutes les conditions techniques d’existence de ce marché sont réunies. Quant aux possibilités légales d’ouverture des monopoles locaux constitués par les réseaux de moyen débit, il n’est pas exclu que ces réseaux constituent des facilités essentielles soumises, par conséquent, aux règles du droit commun de la concurrence concernant ce type d’installations. Elles seraient, de ce fait, utilisables par tout producteur d’eau souhaitant livrer un consommateur desservi par le monopoleur local. Mais, pour que ce marché potentiel s’ouvre, les communes doivent manifester leur demande en cessant de s’adresser exclusivement à l’offreur d’eau en gros détenant le monopole du réseau de moyen débit qui dessert leur territoire. Il leur suffirait, pour cela, de dégrouper leurs délégations de service public, lorsqu’elles sont remises en concurrence, en séparant ce qui concerne le service de la fourniture de l’eau en gros du service de sa distribution dans la commune. La société Lyonnaise des Eaux elle-même explique très clairement cette possibilité en arguant, pour se défendre, qu’elle n’est pas mise en oeuvre par les collectivités délégantes (voir le paragraphe 71).

* Le deuxième champ concerne le choix, pour les grands producteurs intégrés, comme la Sagep ou le Sedif, du délégataire du service. La concurrence ne pourra s’y exercer que lors du renouvellement des contrats de très long terme en cours.


*Le troisième champ est celui où se placent les pratiques de l’espèce. Les communes ou petits syndicats de communes remettent en concurrence, à l’échéance des délégations, le choix du délégataire, ce qui constitue un flux régulier de mises en concurrence en raison du grand nombre des communes en cause. Bien qu’il ne s’agisse pas d’une délégation, la pratique concernant le Sedif peut être considérée comme entrant dans cette catégorie, la Semmaris (dont la consommation a l’importance de celle d’une commune moyenne) ayant remis en concurrence les offreurs possibles comme le lui permettait son contrat.


 L’instruction a permis d’établir que, dans ce troisième champ, la concurrence reste théoriquement possible, à défaut d'être effective. En effet, le rapport administratif retraçant l’enquête diligentée à l’occasion des saisines en cause a recensé, sur la période 1998-2000, 50 appels d’offres relatifs au choix du délégataire par des communes, ou groupement de communes, ou syndicats de communes. Dans 42 de ces 50 exemples, le délégataire sortant a été reconduit pour assurer la distribution communale. Quant aux huit changements d’opérateurs, trois concernent un retour en régie et les cinq autres portent sur de petites communes de moins de 5 000 abonnés, propriétaires de leur ressource en eau.
Cette quasi-unanimité montre qu’il est de facto très difficile à une commune ou à un petit syndicat de communes d’échapper au pouvoir de monopole que détient son offreur d’eau grâce à sa propriété du réseau de moyen débit. C’est pourquoi l’ouverture à la concurrence du premier champ recensé ci-dessus a une importance majeure pour l’établissement d’une concurrence effective et non plus seulement théorique dans le troisième champ.

Ces considérations générales vont trouver leur application utile dans l’appréciation de la gravité des pratiques établies.

Le comportement de la Lyonnaise des Eaux à l’égard du syndicat NEE du département de l’Essonne illustre, de façon concrète et précise, par quels moyens l’opérateur en monopole de fait sur la fourniture de l’eau a obtenu, dans ce cas particulier, d’être choisi par le syndicat comme délégataire du service de distribution de l’eau.
Ce cas particulier éclaire le résultat général mentionné plus haut : aucun renouvellement de délégation n’a permis le changement de l’opérateur quand il est en monopole sur le réseau d’apport de l’eau. Malgré son caractère ponctuel et limité à un épisode dans le flux nourri des renouvellements de délégation, la pratique est donc grave.

DÉCISION

Article 1er : Il est établi que la société Lyonnaise des Eaux France a enfreint les dispositions de l’article L. 420-2 du code de commerce.

Article 2 : Il est établi que le Syndicat des Eaux d’Ile-de-France a enfreint les dispositions de l’article L. 420-2 du code de commerce.
Article 3 : Sont infligées les sanctions pécuniaires suivantes :

• à la société Lyonnaise des Eaux France une sanction de 400 000 € ;
• au Syndicat des Eaux d’Ile-de-France une sanction de 100 000 €.


Au-delà de ces extraits, la lecture complète des 30 pages qui retracent les investigations  du conseil  de la concurrence,  mérite le détour, à l'image d'un véritable thriller: en complément du récit  des pratiques accablantes de la Lyonnaise, le conseil s'est intéressé également au chantage exercé  par le  duo infernal  SEDIF - VEOLIA ( qui en 1998 s'appelait encore Compagnie Générale des Eaux, CGE) à l'égard de la SEMMARIS, gestionnaire à l'époque du Marché national de Rungis.  la SEMMARIS ayant osé  à l'époque envisager de s'affranchir des tarifs prohibitifs de SEDIF-VEOLIA en se raccordant à l'Aqueduc de la Vanne alimentant Paris   longeant son périmètre (ça ne vous rappelle pas une histoire castelviroise?) a eu droit à tous les mesures de représailles, chantage, intimidation,  et pressions connexes  sur la ville de Paris pour renoncer à ce projet.  15 ans après, heureusement les pratiques n'ont guère changé, mais heureusement le rapport des force a changé, tous les coups ne sont plus permis.

pour accèder et télécharger le texte intégral de cette décision:  http://www.scribd.com/doc/109127621/decision-cons-concurr-condamnant-Lyonnaise