mercredi 29 février 2012

Un Forum Alternatif Mondial de l’Eau face à la Foire des Marchands d’Eau

6 habitants (élus et citoyens) de notre atelier citoyen EAU du  Val d'Orge se rendront à Marseille 
du 14 au 17 mars pour participer au Forum Mondial Alternatif de l'Eau. Cette participation collective constituera une formidable opportunité d'enrichir nos réflexions et nos activités au contact de tous ceux qui agissent dans le même sens partout sur notre planète. Cette participation est l'occasion d'expliquer pourquoi se tiennent au même moment à Marseille 2 forums différents sur le thème de l'eau.
Avec le soutien du gouvernement français et de nombreuses collectivités publiques, les multinationales de l'eau tiendront un Forum Mondial de l'Eau (FME) du 12 au 17 mars 2012 à Marseille. Ce Forum des marchands d'eau est là pour discuter des modalités de la privatisation de cet élément essentiel à la vie et du contrôle de grandes firmes sur sa distribution.
Ce forum n'est pas légitime. Pour Danièle Mitterrand, fondatrice de la Fondation France Libertés,  le Conseil Mondial de l’Eau est «une supercherie, c’est un club business, c’est une place de marché, c’est une foire commerciale. Ils s’arrogent une légitimité qu’ils n’ont pas, veulent donner leur avis et gérer l’eau dans le monde entier, laissant notamment penser qu’ils sont une émanation de l’ONU, ce qui est faux »
C’est la structure même du Conseil mondial de l’eau (CME), organisateur du FME, qui fait que ce dernier ne peut être le lieu d’un véritable débat: Association d’entreprises, de professionnels, d’institutions gouvernementales ou d'institutions financières internationales, le CME est un organisme privé qui entend s’arroger le directoire mondial de l’eau pour encourager et préserver la marchandisation de ce bien commun.
Cette logique d'accaparement  a aggravé la crise de l’eau: les « objectifs du Millénaire » fixés par l'ONU  en matière d’eau potable et d’assainissement ne seront pas atteints. La principale raison n’est pas le manque d’eau : accaparée par les multinationales, l'eau est gaspillée et exploitée avec un objectif strictement financier, privilégiant la rentabilité des investissements et des technologies fortement consommatrices, au détriment de l’accès à l’eau pour tou(te)s et de préservation. Et cela, même si  l'ONU a reconnu en 2010 l'accès à l'eau  comme un droit humain fondamental.
L’objectif du CME n’est pas de donner de l’eau à ceux qui en manquent, mais d’en vendre d’avantage à ceux qui peuvent la payer : comment un dialogue pourrait-il donc s’installer sous l'égide de tels objectifs ?

C'est la raison pour laquelle de nombreuses associations françaises et internationales  organisent un Forum Alternatif Mondial de l'Eau (FAME) du 14 au 17 mars, à Marseille, donnant à voir les alternatives possibles pour garantir effectivement un accès à une eau de qualité pour tous sur la planète.

 Partout, en France, en Italie et jusqu’en Bolivie, des luttes populaires, des alternatives citoyennes ou des référendums démontrent que l'emprise des multinationales sur l'eau n'est pas une fatalité. Si de nombreuses associations et organisations de la société civile,se sont engagées dans la préparation du FAME, c’est parce qu’il fallait un lieu où puissent se rencontrer ces luttes, s’exprimer les aspirations des peuples à reprendre en main leur bien commun, s’échanger les expériences et affirmer l’absence totale de légitimité du CME pour gérer la politique mondiale de l’eau.

Le FAME s’est donné une charte de principes;  toutes celles et tous ceux qui s’y reconnaissent sont invités à s'y retrouver pour renforcer les résistances et élargir les alternatives émergentes
 
Avec un programme de près de 50 ateliers en provenance d’une cinquantaine de pays, le Forum Alternatif Mondial de l’Eau est le rendez-vous de toutes celles et ceux qui se battent pour l’accès de tous à l’eau potable et à l’assainissement.
Forum des luttes et des solidarités contre l’accaparement des biens communs,
face à la pensée unique des marchands d’eau, le FAME sera aussi un forum d' expériences, d'alternatives, d'idées et de cultures.
En privilégiant les échanges, l’écoute réciproque, la confrontation d’idées et
la pluralité des voix, le FAME entend peser de tout son poids dans le débat public pour :
- Proposer des solutions alternatives afin de donner de l’eau à ceux qui en ont besoin et
non en vendre plus à ceux qui peuvent la payer cher,
- Promouvoir la reconnaissance de l’eau comme bien commun du vivant,
- Rendre effectif l’accès à l’eau potable comme un droit humain fondamental,
- Défendre le service public et citoyen de l’eau,
- Contester la légitimité du Forum des marchands d’eau.
Autant dire qu'à ce jour  il ne saurait y avoir de passerelle entre le FAME et le Forum des marchands d’eau
Dans un monde idéal , le Forum alternatif mondial de l'eau n'existerait pas. Mais aujourd'hui, son organisation reste une occasion indispensable de rencontre pour  tous celles et ceux agissent partout sur la planète  pour une réappropiation collective de cette ressource vitale. 
Dès le  22 mars, lors de la projection et du débat public prévus à Morsang ce jour-là, nos délégués pourront témoigner et partager avec nous les fruits de ces échanges.  



dimanche 5 février 2012

Nouvelle Edition d'un livre sur mesure pour ceux qui ne veulent plus payer de plus en plus cher leur facture d'eau sans rien dire

La preuve est maintenant apportée qu'il est possible de revenir en régie publique pour gérer l'eau. Au village ou à la ville, à grande ou petite échelle, de nombreuses exemples récents  montrent que les solutions techniques, juridiques, administratives et financières existent, à condition de le vouloir . Et à chaque  fois l'avantage  de la gestion publique par rapport à la gestion privée est vérifié.»

Usager, citoyen, locataire ou propriétaire, militant associatif, élu municipal ou salarié, l'occasion vous est offerte de  peser sur les choix en interpellant vos élus municipaux dans un domaine vital pour notre vie quotidienne. Élus et agents publics, vous pouvez construire un véritable service public de l'eau au plan local doté de statuts, d'un règlement du service et d'un compte d'exploitation.
Ce premier guide édité en France pour éclairer vos «lanternes» a été rédigé collectivement par des élus et techniciens acteurs sur le terrain de plusieurs expériences de reprise en régie:à  Paris, Grenoble , Viry-Châtillon... et dans le village de Varage dans le Var.
Accessible à tous, cet ouvrage ouvre des pistes de travail pour l'avenir en faveur d'une gestion publique de l'eau aux niveaux national et mondial.
Cet ouvrage collectif prend parti pour la gestion publique au nom d'un droit universel à l'eau.
Ses auteurs veulent vous aider à passer à l'acte. Rédigé lors de sa parution par  
Gabriel Amard, Philippe Bluteau, Odile de Korner, Yves Le Hen, Danielle Mitterrand, Michel Partage, Gérard Piel, Jacques Tcheng, Jean-Luc Touly, ce guide est réédité  8 mois plus tard enrichi de nouvelles contributions de Tony Bernard et Christophe Lime

Pour visionner la présentation du guide: 
vidéo de présentation du guide de la gestion publique de l'eau 
Pour télécharger le bon de commande de la nouvelle édition de ce guide paru aux éditions Bruno Leprince: tract-nouvelle-edition-guide-de-la-gestion-publique-de-l-eau

jeudi 2 février 2012

Quelle gestion de l'eau potable dans le Val d'Orge? C'est aux habitants de décider!

Début octobre 2011, une cinquantaine d'habitants élus et membres d'associations de l'Agglomération du Val d'Orge mettaient en place un « atelier-citoyen » pour créer une régie publique pour la  gestion de l'eau potable sur le territoire de la communauté d'agglomération, et s'affranchir ainsi de la mainmise des multinationales dans ce domaine essentiel.

Le 14 décembre, le conseil communautaire de l'agglomération décidait, à l'unanimité, de lancer des études sur les contrats de délégation de la gestion de l'eau en vigueur et sur les différents modes de gestion envisageables à l'issue de ces contrats.

Cette décision apparaît de prime abord comme une bonne nouvelle : ces contrats sont reconduits d'office depuis des décennies, ce qui a laissé les pleins pouvoirs aux délégataires pour imposer leurs conditions et leurs tarifs. Le vote intervenu a le mérite de rappeler que plusieurs solutions existent : C'est déjà çà.

Mais la lecture plus attentive du texte adopté suscite des interrogations:
D'abord,  pas un mot n'y affirme la volonté d'une maîtrise publique de l'eau.  Alors que partout en France, les exemples de régie publique pour la gestion de l'eau se multiplient avec des résultats positifs, les dirigeants de l'agglomération du Val d'Orge  préfèrent mobiliser  une somme importante, 200 000€, subventions comprises, pour des cabinets d'audit dont l'indépendance à l'égard des multinationales de l'eau n'est guère garantie. Dans un domaine où l’État a, depuis si longtemps, laisser le champ libre aux intérêts privés, les outils d'expertise restent le plus souvent entre leurs mains.

Dans ces conditions, la probabilité est forte d'aboutir à un rapport qui réaffirmera la supériorité du modèle privé pour l'éternité. Il serait plus simple et moins coûteux de se rapprocher des collectivités qui ont eu le courage de reprendre leur eau en main pour tirer tous les enseignements de ces expériences positives, et préparer ainsi notre retour de l'eau en régie publique dans les meilleures conditions.

Ensuite, les études décidées ont pour objet d'« acquérir tous les éléments techniques, juridiques et financiers nécessaires au choix motivé d'un mode de gestion » : pas un mot sur les principes de justice sociale et d'intérêt général qui sont la raison d'être des services publics. Rien sur l'information et la consultation des usagers qui sont pourtant les premiers concernés. Rien sur la création de notre atelier-citoyen à l'échelle de l'agglomération, qui illustre la volonté des Valdorgiens d'avoir leur mot à dire. On retrouve l'idée insupportable que la question de la gestion de l'eau serait trop complexe pour la population et qu'elle doit s'en remettre aux spécialistes pour décider de ce qui est bon pour elle. Pourtant, ce sont bien les mobilisations citoyennes, les actions de consommateurs qui ont permis de faire la lumière sur les pratiques condamnables (surfacturation, défaut d'entretien des réseaux, …) des trois grands groupes qui se partagent le marché de l'eau en France.

La  question de la gestion de l'eau potable revient  à l'ordre du jour, c'est bien, mais il ne faut pas en  déposséder immédiatement les habitants avec un programme d'études mené sans eux. Après tant d'années de soumission résignée aux intérêts privés, on ne retrouvera pas  la maîtrise de ce bien vital, sans une volonté politique claire et une démarche profondément  démocratique. Notre atelier-citoyen y contribuera, en favorisant l'information, et l'implication du plus grand nombre dans chacune des 9 communes (bientôt 10) du Val d'Orge. Chez nous aussi, c'est aux habitants de décider, avec toutes les cartes en main.

Cliquez ici pour accéder à la  version tract de cet article

et pour accéder  aux  textes du rapport présenté et de la délibération votée le 14 décembre cliquer  sur l'onglet du blog:
documents officiels de l'Agglo du Val d'Orge