Les locataires ou copropriétaires de Fleury et Saint-Michel ne doivent pas payer leur eau plus cher.
Notre association a été questionnée au sujet de
son abstention sur le prix de l'eau voté pour la nouvelle régie Eau
coeur d'Essonne. Nous l'avons expliqué ensuite (cf notre article du 8 avril)
Mais il parait utile de revenir notre principal
motif d'insatisfaction:
La délibération votée le 31 mars ne permet pas l'application immédiate aux ensembles d'habitat collectif d'un tarif identique à celui de l'habitat individuel.
A savoir, 1,22 € / m3 dans la limite de
120m3/an par logement, tarif valable pour les plus petits compteurs,
ceux d'un diamètre de 1,5 cm.
Qu'est-ce qui bloque?
Rappelons que les fichiers d'abonnés qui ont été
transmis par Suez à la nouvelle régie sont tellement
imprécis qu'ils ne permettent pas de connaître la nature des
abonnés. Il est donc impossible, à partir de ces fichiers, de
distinguer, parmi les gros compteurs, ceux qui alimentent des
habitations, et d'autre partceux des commerces, des usines ou des établissements de
service.
Rappelons qu'il est impossible d'appliquer un
tarif différent pour l'eau potable livrée pour les besoins
quotidiens des habitants, (alimentation, hygiène), au titre du droit
à l'eau, d'un coté et de l'autre , pour l'eau vendue aux
opérateurs économiques en tant que matière première, sans
connaître la nature des abonnés et donc leur usage de l'eau.
Savoir "qui se cache" derrière les compteurs
Durant les discussions du groupe de travail de la
Régie sur les tarifs, il avait été prévu que le recensement
des collectifs serait effectué en ce début d'année 2017
grâce à la "double relève des compteurs" effectuée
conjointement par les agents de Suez et ceux de la Régie pour les
dernières factures de Suez ( abonnement et consommation de janvier à
avril 2017). Cette double relève devait permettre d'identifier en
temps voulu les abonnés à des gros compteurs correspondant aux
ensembles collectifs de logements , de façon à leur appliquer dès
la première facture le même tarif qu'aux abonnés habitants dans
des logements individuels.
Cette première facture , au tire du premier
trimestre de la régie (mai à juillet 2017inclus) devait être
établie début août pour un règlement en septembre.
Les failles de la délibération
Problème, la délibération votée le 31 mars
2017 par le conseil d'administration sur le prix de l'eau ne
correspond pas à ce choix. Pourquoi?
* D'abord, tout bonnement parce que la décision
d'appliquer le même tarif à l'habitant collectif et à l'habitat
individuel ne figure pas dans la partie "décisionnelle "de
la délibération;
Le tarif unique y est seulement mentionné comme
un objectif, sans préciser de quelle façon cet tarif unique sera
mis en oeuvre. La délibération mentionne bien la tarification
progressive applicable suivant le volume d'eau consommée, mais
aucunement la différenciation de tarif prévue entre logements et
activités économiques.
Dans ces conditions, le vote d'une nouvelle
délibération (et donc la réunion d'un nouveau Conseil
d'administration) sera donc nécessaire rapidement pour pouvoir
appliquer aux collectifs d'habitation le même tarif que l'habitat
individuel; c'est loin d'être gagné avant la procahine trève
estivale
* Ensuite, la délibération du 31 mars ne comporte pas
d'engagement quant à l'échéance à laquelle l'objectif du tarif
unique pour tous les types d'habitat doit être mis en oeuvre. L'
application de ce tarif unique dès la première facture n'est plus
mentionné. Plus regrettable, cette application n'est même pas
certaine pour 2018. En effet, la délibération inclut une clause
d'augmentation automatique annuelle du prix de l'eau, ce qui est
contradictoire avec le nécessaire ajustement des tarifs en fin
d'année 2017, pour appliquer le tarif égal pour tout type
d'habitat l'année prochaine.
Résultat, au démarrage de la régie, les ensembles d'habitat collectif des communes dont le prix de l'eau actuel est inférieur au 1,63 euro prévu par la délibération pour les gros compteurs, vont payer plus qu'aujourd'hui . Contrairement à l'objectif affiché qu'aucun abonné ne voit sa facture augmentée avec la nouvelle régie .
Les habitants deFleury et Saint-Michel les plus menacés
Cette augmentation initiale toucherait essentiellement 2 communes qui comporte une proportion importante d'habitat collectif:* Fleury-Merogis, dont le tarif appliqué au collectif passera de 1,22 à 1,63€ par M3, soit + 41 cts par M3 consommé ,
* Saint-Michel, dont le tarif passera de 1,44 à 1,63 € par M3 soit + 19cts au m3.
Pour les autres communes, le prix unique facturé
jusqu'alors au m3 était égal ou supérieur au tarif le plus élevé
prévu par la régie (1,63€). Donc même si le prix facturé sera
plus élevé que pour les abonnés individuels, l'objectif d'aucune
facture plus élévée qu'avec la DSP est respecté.
Comment en est-on arrivé-là ?
Dès le mois d'Octobre 2016, on savait que les
fichiers d'abonnés de Suez ne permettaient pas l'identification des
compteurs correspondant à de l'habitat collectif. Dès ce mois
d'octobre, on savait que ce travail était nécessaire et que les
Communes étaient en capacité de le mener à bien, grâce à leur
connaissance des bailleurs sociaux et des copropriétés sur leur
territoire. La représentante de la Morsang au C.A. de la régie
(Marion Lenfant) avait indiqué que ce travail était d'ores et déjà
bien avancé pour sa commune, invitant les autres élus à faire de
même. Des propos qui n'ont guère suscité d'écho ni de
motivations. C'est ce qui a conduit la Régie à renforcer l'équipe
recrutéee pour la relève contradictoire des compteurs prévue avec
Suez, pour recenser autant que possible qui se trouve derrière
chaque compteur. Mais les données recueillies ainsi nécessitent
encore un traitement important (combien de logements derrière les
compteurs uniques des ensembles d'habitations?) , pour lesquels
l'engagement des communes concernées est essentielles.
Pas de chance pour les habitants des 2 villes les
plus concernées, les maires sensés défendre leurs intérêts se
sont montrés jusqu'alors bien défaillants:
*Pour Fleury-Mérogis, M. David Derrouet, qui
vient d'être contraint à démissionner de son mandat de
vice-Président de la Communauté Coeur d'Essonne Agglomération pour
absentéisme, a fait plus fort encore pour la régie publique: il
n'a participé depuis sa création à aucune des réunions de son
conseil d'administration ni de ses groupes de travail: M. Derrouet
s'était forgé la réputation d'être personnellement peu amateur
d'eau potable, le problème c'est que ses administrés
font aujourd'hui les frais de sa aquaphobie,
* Le Maire de Saint-Michel, M. Bernard Zunino, a
quant à lui fréquenté les réunions de la Régie en pointillé,
sans qu'on parvienne à comprendre exactement sa position et ses
intentions pour les Saint-Michellois,et il était absent le jour du
vote pour les tarifs.
Les habitants doivent se faire entendre d'urgence
En dehors de notre association, qui s'est efforcée
par son blog et ses modestes moyens bénévoles de rendre compte
depuis 6 mois des options en débats pour le prix de l'eau de la
régie, nous déplorons que les services publics de communication
des communes et de l'Agglomération en aient tenus les habitants à
l'écart.
Pour que le tarif de 1,22€ /m3 soit appliqué
dès cette année à tous les habitants, il est essentiel que ceux-ci
se fassent entendre et que leurs élus jouent pleinement et
rapidement leur rôle pour finaliser dans les 3 mois qui viennent le
recensement de tous les compteurs correspondants à des habitations.
C'est possible, à condition d'en avoir la volonté.
Pour ce qui nous concerne, nous insisterons sans
relâche pour le vote au plus tôt d'une délibération qui
garantisse effectivement l'accès à ce tarif unique pour l'habitat
collectif et pour suivre la réalisation complète de l'inventaire
attendu des ensembles d'habitat collectif.
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