dimanche 24 janvier 2016

face à la relance de la guerre de l'eau en Essonne et Ile de France: réunion samedi 6 février de 10h à midi en mairie de Morangis


De très mauvais exemples à rayer du paysage


Pourquoi les régies publics  "Eau de Paris" et "Eau des lacs de l'Essonne"
constituent-elles, pour les multinationales de l'Eau, un exemple à rayer du paysage?


Janvier 2016, c'est le mois de mise en place des nouveaux grands machins coûteux bureaucratiques (GMBC)  accouchés au forceps pour écarter les franciliens de tout pouvoir d'expression et d'intervention sur leur cadre de vie et de travail:

* la MGP (Métropole du Grand Paris, 209 élus de 132 communes ),
* ses  13 EPT Etablissements publics territoriaux, dont l'EPT 12 (1/3 du val de Marne et 6 communes du nord de l'Essonne) composé de 680 000 habitants, 24 communes et 95 conseillers,

12 territoires
 carte du site citoyens94.com

* les nouvelles agglomérations résultant du charcutage de la carte territoriale essonnienne,

http://essonneinfo.fr/slide/articles/carte8.jpg
carte d'Essonne.info.fr


Pendant le charcutage de nos territoires, 

les multinationales s'activent 


Pendant que la plupart des élus locaux se mobilisaient  depuis 2 ans essentiellement  sur des batailles de territoires pour préserver autant que possible leurs pré-carrés, réseaux, et sphères d'influence, 
Veolia et Suez-Environnement (Lyonnaise)  ont, elles, compris très vite l'opportunité que leur offrait ce micmac antidémocratique pour rétablir leur  domination sur l'eau potable de l'agglomération parisienne


Une domination  qui a été mise à mal depuis 6 ans en 3 étapes:
* la création de la Régie publique  Eau de Paris en 2010,
* la création  de la Régie "Eau des Lacs" en Essonne l'année suivante,
* et le partenariat,  consacré en  février 2014, entre ces 2 régies engageant la construction d'un modèle public solidaire de la production d'eau potable en Ile de France. Un partenariat se concrétisant par la station de raccordement de la Régie Eau des lacs à l'Aqueduc du Loing pour en partager l'eau de source.

Pour mémoire, quelques infos sur cette magnifique réalisation:



Un article de la présidente d'Eau de Paris expliquant les perspectives ouvertes par ce partenariat :

 


Course de vitesse pour verrouiller l'avenir 

avant le 31 décembre 2015


Pour nos 2 commères, c'est une véritable course contre la montre qui s'est engagée pour  effacer ce recul, pour replacer leurs pions et priver les nouveaux établissements intercommunaux de, toute liberté de choix en matière d'eau potable dans l'avenir.


Le moyen? Un travail de lobbying intensif auprès des nouveaux élus de droite essonniens qui se sont retrouvés en 2014 aux manettes de la CALPE  (Agglo des Portes de l'Essonne) et de la CALE (Lacs de l'Essonne)  Dans ce dernier cas, l'aide précieuse d'élus socialistes locaux. Des élus qui n'ont rien trouvé de mieux que d'utiliser leurs nouveaux mandats au service des ambitions des multinationales de l'eau.

Résultat: l'invraisemblable déni de démocratie constitué par l'adoption, 15 jours avant avant la disparition de la CALPE et de la CALE au 31 décembre 2015, d'avenants accordant à la Lyonnaise des Eaux le monopole de la vente d'eau potable aux communes de ces agglos  pour 15 ou 20 ans.

notre article sur le conseil d'administration du 10 décembre de la régie Eau des Lacs:
et le communiqué de presse sur le vote du 17-12 à la Calpe de l'Association Eau publique Nord Essonne (membre comme la notre de la Coordination Eau Ile de France)

Comment en est-on arrivé à là?

En 2011, un an donc après la création de la Régie municipale Eau de Paris, la Régie Eaux des lacs de l'Essonne,voyait le jour à Viry-Châtillon, pour desservir les habitants de cette commune et, bientôt ceux de Grigny, membres de la même agglomération.

Dans le contexte national de réappropriation collective de l'eau potable par des collectivités de toute taille, Paris et Viry ont pris figure de symboles des actions victorieuses pour préserver l'eau, bien commun universel, des appétits des marchands et affairistes qui se la sont accaparée en France depuis des décennies . 
Particulièrement en Ile de France:  Veolia et la Lyonnaise y ont prospéré au fil de la croissance urbaine du 20ème siècle; jamais avares de petits cadeaux aux élus de tout bord pour entretenir leur bienveillance, et capables de mettre leurs rivalités de côté pour se partager le territoire francilien.

La régie Eau de Paris a mis un terme à un partage de la capitale (rive droite-rive gauche) entre Veolia et Lyonnaise (désormais intégrée à Suez-Environnement). Une contre-publicité plutôt gênante pour nos 2 multinationales qui s'attaquent à l'eau potable de tous les pays du monde au nom de l'efficience du modèle français de l'eau .
Pour se replonger dans la fabuleuse saga du retour vers le public de l'eau potable à Paris, vous pouvez lire:
Eau de Paris retour vers le public 

Dans le nord Essonne, la régie Eau des lacs a fait la démonstration (un très mauvais exemple ) qu'il était possible de s'affranchir des gries de Veolia qui, à travers le SEDIF, s'est bâti depuis 97 ans un monopole très rentable en banlieue parisienne.
lire pour en savoir plus  Vive la régie publique


Il y a peine 20 mois, la régie Eau des lacs s'est dotée d'une station de connexion permettant à ses usagers de disposer d'eau de source acheminée jusqu'à Paris par l’aqueduc parisien du Loing. 

2 mois plus tard, la droite castelviroise se retrouve de la tête de l'Agglo des Lacs et et de sa régie d'eau potable, dont Laurent Sauerbach devient président. 

* Dès le 8 janvier 2015 , le Parisien relaie une déclaration de M. Sauerbach qui affirme que: « La régie a été créée par pure idéologie, à la va-vite, (qu') elle est sous-dimensionnée et n'a pas les capacités pour faire face à un éventuel problème de technique. Je ne sais pas ce qu'il se passerait si une canalisation cassait demain » Il prétend aussi que l'incorporation de Grigny à la régie, prévue en 2018, a du plomb dans l'aile. « Grigny va aller dans l'agglomération d'Evry qui a déjà sa régie. Donc, soit on parvient à s'étendre ailleurs, soit on trouve une autre façon de travailler. » Il annonce un choix avant fin 2015 entre trois options :
1 -Rester en régie publique, mais en revoyant fortement son fonctionnement.
2- Une sortie  partielle, en reprenant un approvisionnement par un prestataire privé.
3- Une sortie totale, y compris en termes de distribution .
Incapables de trouver  par eux-mêmes matière à la remise en cause de la régie , ils font appel à 2 sociétés privées, IRH ingénieurs conseil (pour le volet économique) et Landot & associés (pour le volet juridique). Sur son site, IRH annonce son parti pris: En matière d'eau potable,ce cabinet intervient exclusivement en vue d'un renouvellement ou de la passation d'un contrat de DSP (Délégation au privé) .

* le 13 octobre, cette fois par l'entremise d'Essonne Info, MM. Villain et Sauerbach affirment  que l'audit réalisé justifie leur remise en cause de la régie: à défaut de pouvoir en critiquer le prix ou la qualité du service rendu aux usagers, c'est son endettement mettrait  en cause sa viabilité économique à long terme. La cause selon eux de cette situation ? La construction en 2014 de la station de raccordement à l'aqueduc du Loing d'Eau de Paris.

La "petite faiblesse" de ces déclarations tonitruantes, c'est que, en fait, le contenu de l'audit brandi pour discréditer la régie va en fait plutôt en sens inverse:

* tout d'abord , son objet même ne porte pas sur les perspectives économiques de la régie, mais sur son évolution dans le cadre de la nouvelle carte intercommunale. 

(cf page 12 : "Objet de l’étude : comment conserver le niveau de service actuel rendu par la Régie « Eau des lacs de l’Essonne » en matière d’eau potable après le rattachement (de la commune de Viry)à la CALPE?"). La moitié de l'étude se borne à recenser les différents mode de gestion de l'eau ... pour conclure (page 87) sur la proposition "d'attendre le transfert de compétence pour s'ouvrir l'opportunité d'un choix entre plusieurs mode de gestion": Sacrée expertise!!!
Ensuite, dans son état des lieux financier, l'audit montre que la situation financière de la régie, aujourd'hui excellente deviendra plus difficile à partir de 2017, année correspondant  au démarrage différé du remboursement de la dernière part des emprunts (plus étalés et aux intérêts moins élevés ) liés aux travaux réalisés. 

Mais l'audit révèle surtout que une part substantielle des difficultés financières prévisibles résultent du contrat invraisemblable passé par M. Sauerbach avec la Lyonnaise pour qu'elle prenne le relais de l’approvisionnement en eau de la régie lors de la maintenance de l'aqueduc (4 semaines tous les 3 ans) au prix fort et sous réserve d'un abonnement annuel porté à 120 000€ .... dès 2017, soit un prix au litre quadruple du prix normal (cf page 36 de l'audit)
- Surtout, l'audit montre que l'échéancier des emprunt est adapté à l'élargissement de la régie, prévu dans la même période:  avec la Ville de Grigny de façon certaine dès 2018, avec une ou plusieurs régie voisines de façon possible dès 2017, avec une prise en charge collective des travaux réalisés (la station construite ayant été dimensionnée dans cette perspective ).

Plutôt que de se réjouir de cette perspective , MM Vilain et Sauerbach, agrippés à leurs dogmes pro-privés, vont s'évertuer en la nier, n'hésitant pas dans ce but  à inventer de toute pièce un refus de partenariat  des autres collectivités, à commencer par la Ville de Grigny.

* Dès le 2 Novembre, leur  mauvaise fois est démontrée par un courrier du Maire de Grigny. Celui  rappelle l'engagement constant et déterminé de sa commune pour rejoindre la régie dès la fin de son contrat de DSP en 2018. 
Cet engagement est confirmé solennellement par une motion du Conseil municipal de Grigny votée le 17 novembre.

De fil  en aiguille, on découvre que M. Sauerbach, plutôt que de renforcer les partenariats utiles à la Régie dont il a pris la direction en mai 2014, a tourné le dos aux agglos voisines d'Evry et du Val d'Orge et à Eau de Paris, limitant son mandat à des échanges bienveillants avec la Lyonnaise des Eaux. 
On  s'aperçoit que , a contrario, un minimum de bonne volonté suffirait pour remédier à ce gâchis, en redonnant à la régie Eaux des Lacs sa place motrice  d'un mouvement vertueux des collectivités essonniennes, de tout bord politique, vers la réappropriation collective de leurs ressources en eau.

Mais  le temps pour M. Sauerbach n'est vraiment  plus à la défense du service publique dont il a la charge. A quelques semaines de quitter la présidence de l'Agglo des lacs, rayée de la carte au 31 décembre, il met le turbo avant son départ pour imposer le retour de la Lyonnaise de Eaux en position de force.

* Le 10 décembre 2015, en l'absence de toute procédure de consultation légale . Président de la régie et l'Agglomération des lacs de l'Essonne pour quelques jours encore, Laurent Sauerbach,  demande au  conseil d'administration de la Régie de casser avant son départ , au bénéfice de la lyonnaise des Eaux, le partenariat noué avec Eau de Paris pour un approvisionnement au moindre coût en eau de source des Castelvirois et des Grignois. 

A l'appui de sa demande, 2 offres de vente d'eau à la régie sont présentées :
* la première, celle d'Eau de Paris et la seconde, celle de la Lyonnaise, visiblement rédigée en fonction de la première. 
Par celle-ci,  la Lyonnaise propose une  baisse notoire de  ses tarifs. Elle  propose même de payer un loyer pour la station de raccordement à l'aqueduc mise en sourdine au profit d'un approvisionnement complété par les usines de la Lyonnaise de traitement d'Eau de Seine. 
Malgré cette opération de dumping, l'étude détaillée des 2 offres (tableau comparatif point par point etcourriers adressés par Eau de Paris et la Lyonnaise) permettra à chacun d'apprécier l'intérêt environnemental, tarifaire, social et en qualité de service d'une poursuite de la coopération avec Eau de Paris pour les Castelvirois, mais plus largement pour les essonniens des intercommunalités voisines.

Faisant fi de  ces éléments objectifs, Laurent Sauerbach obtient un vote  pour le choix de "l'offre de la Lyonnaise" par 10 voix contre 7, ce choix de renoncement étant obtenu par le Président, "grâce" aux voix des 2 élus socialistes de Viry (Mme M-F Eeckhoudt en son nom propre et en utilisant le pouvoir de M. Pascal-François Ducloux).

Cette décision, prise en pleine COP 21, entre les 2 tours d'élections régionales marquées par une défiance grave à l'égard de notre classe politique, illustre  l'incapacité de certains élus locaux à réfléchir par eux-mêmes et à agir dans l'intérêt des habitants et notre planète.
En effet, s'y exprime un parti-pris contre le  service public, sacrifiant  l'intérêt général  (empreinte carbone réduite, respect grand cycle de l'eau, choix du modèle économique le plus démocratique) et contre notre environnement au bénéfice d'une multinationale.

 

Les zélés défenseurs de la Lyonnaise ont-ils eu 

le dernier mot avec ce vote?

Peut-être pas. En effet,  dans leur hâte de boucler l'affaire à tout prix avant la disparition de la CALE au 31 décembre, ils ont pris des libertés particulièrement choquantes avec les règles  de transparence et d'équité qui s'imposent pour la "mise en concurrence" des offres d'Eau de Paris et de la Lyonnaise. 

Des méthodes qui ont conduit le conseil d'administration unanime d'Eau de Paris, à engager un recours en urgence contre la décision prise. Un recours qui a été examiné en urgence dès le 7 janvier. Souhaitons que la décision rendue  permette l'annulation d'une décision particulièrement lourde de conséquence à long terme pour les essonniens.

Ce répit doit  nous permettre de faire prévaloir la voix du partenariat entre régies franciliennes, seule solution à même de répondre au défi de la protection de l'eau potable.
Il s'agit d'abord de condamner  sans appel les méthodes de falsification et de manipulation utilisées par la Lyonnaise pour parvenir à ses fins à l'encontre de la régie Eau des lacs

N'ayons pas la mémoire courte 

 
En 2012, pour faire échouer le partenariat entre la nouvelle régie Eau des Lacs et Eau de Paris, La Lyonnaise avait payé les services d'un cabinet

 Elle lui avait donné  mandat d'utiliser tous les moyens pour "empêcher la coopération Eaux des lacs et Eau de Paris". Parmi ces moyens la création d'un pseudo-blog "monvirynature" et un pseudo compte twitter "ecoloviry", "diffuser des informations auprès des principales figures de l'opposition locale (notamment Jean-Marie Vilain) afin de relancer et de soutenir leur voix et leurs actions"

Toutes les éléments et les copies des pièces  de cette affaire  sur le site de Marc Laimé:

Ces minables méthodes de barbouzes ont à nouveau été épluchées et dévoilés l'an dernier par France 2 (Envoyé spécial) comme illustration  des méfaits  d'internet quant il est employé à des fins de manipulation


Suite à un article de l'hebdomadaire Marianne, le fameux blog a disparu du jour au lendemain, seul twitter en garde la trace aujourd'hui :
Les dirigeants nationaux de la Lyonnaise se sont vus obligés désavouer les pratiques de leur directeur régional et de le suspendre pour sauver la face ( voir leur communiqué de presse de l'époque)

MM Vilain et Sauerbach, par contre n'ont de leur côté trouver rien à redire au forfait de leurs "informateurs" de la Lyonnaise.
 Aujourd'hui, c'est  les mêmes comparses ressortent du bois pour tirer un trait sur une expérience locale qui s'était permis de "menacer la croissance la Lyonnaise Eau du Sud Parisien"
Les laisser faire aujourd'hui  signifierait cautionner  les pires dérives des multinationales pour faire échec aux démarches d'émancipation  des collectivités territoriales sur lesquelles elles prospèrent.

Ne serait-il pas plus positif que  franciliens, leurs associations et leurs élus coopèrent enfin pour l'eau potable face aux appétits des multinationales?

Les adhérents des associations et les élus intéressés par cette démarche de coopération se retrouveront à l'occasion de la réunion prévue en 

Mairie de Morangis , 12 avenue de la république à Morangis

le samedi 6 février 2016 à 10H




Afficher l'image d'origine

 l'Aqueduc Parisien de la Vanne en Bordure d'Aggl'eau Coeur d'Essonne
(rue Irène et Fredéric Joliot-Curie à Ris, en limite du bois de Saint-Eutrope et de Fleury_Mérogis



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