Une information ,
particulièrement choquante, conduit à s'interroger sur le contenu de l'Appel d'Offre lancé par la C.A.V.O. pour le marché
public de « missions
d'assistance à maîtrise d'ouvrage pour l'audit et la renégociation
des contrats de délégation de service public d'eau potable »
,
(marché n° 2012-AO-ASS-052,
publié
sous le n° 12-146386
le 20 juillet 2012 au BOAMP et au JOUE).
De quoi s'agit-il ?:
Le Cahier
des Clauses Techniques Particulières (CCTP) de ce Marché (cf
page 9, chapitre II -1-3) prévoit, dans sa tranche ferme, que le
cabinet d'audit retenu devra notamment réaliser «pour
le compte de l’Agglomération (…),
les dossiers de justification à fournir à la Direction
Départementale des Finances Publiques de l’Essonne »,
pour obtenir
de sa part une dérogation à la durée
maximum de 20 ans
légalement fixée en vertu, de l'article
L1411-12 du Code Général des collectivités territoriales,
et confirmée définitivement par l'arrêt
du Conseil d'Etat du 8 avril 2009 dit « commune d'Olivet ».
Les
prestations attendues du cabinet choisi SP 2000, seront donc de « rassembler
l’ensemble des documents nécessaires, établir les projets
d’argumentation à développer pour justifier de l’application de
la dérogation (…), et préparer l’ensemble des écrits afférents
(notes, courriers…) », pour obtenir la
prolongation, au-delà de leur échéance légale maximale du 3 février 2015,
de 3 des contrats en cours relatifs à la distribution d'eau potable,
à savoir, ceux signés avec Suez, Lyonnaise des Eaux par les
communes :
- de Sainte-Geneviève-des-Bois (contrat signé le premier janvier 1992), soit plus de 23 ans avant
- de Brétigny-sur-Orge (contrat signé 19 janvier 1989), soit plus de 26 ans avant,
- et, enfin, celui du Plessis-Pâté, (signé le 20 juin 1987) soit près de 28 ans avant
- de Sainte-Geneviève-des-Bois (contrat signé le premier janvier 1992), soit plus de 23 ans avant
- de Brétigny-sur-Orge (contrat signé 19 janvier 1989), soit plus de 26 ans avant,
- et, enfin, celui du Plessis-Pâté, (signé le 20 juin 1987) soit près de 28 ans avant
(dans
les autres communes, les contrats auront moins de 20 ans en 2015, ils peuvent donc se poursuivre jusqu'en 2017).
Cette
démarche signifie
de rémunérer avec de l'argent public un prestataire privé, pour
qu'il aide à contourner le cadre posé par la loi et la
jurisprudence, précisément pour mettre un terme aux contrats de DSP
(Délégation de Service Public) de durée excessive, dont
l'expérience a montré l'incompatibilité avec une gestion du
service public de l'eau respectueuse des deniers publics et des
usagers .
Certes, la loi envisage bien une dérogation à la date limite du 3 février 2015 pour les contrats qui auront alors dépassé les 20 ans ; Mais, à la lumière du contexte et de l'histoire des relations entre la C.A.V.O., et la lyonnaise des eaux, il est clair que cette dérogation n'a pas lieu d'être.
Pourquoi ?
Ces 3 contrats, au même titre que ceux des autres communes de la
CAVO, ont donné lieu à des avenants de prolongation approuvés
par Délibération du conseil communautaire du 4 octobre 2006, au
prétexte des travaux décidés alors de changement des branchements
en plomb des canalisations . Mais les débats
préparatoires à ce vote ont mis en exergue que ces travaux ne
pouvaient sérieusement pas justifier une dérogation à la
durée maximale des DSP.
En
effet, il avait alors été décidé une prise en charge du
financement de ces travaux de remplacement des branchements en plomb,
à hauteur de 68,3 % par les usagers et par le budget de
la CAVO (financement par emprunt), donc en n'en laissant que 31,5 %
au délégataire. De plus ce dernier a pu redéployer une partie
des crédits courants de renouvellement des canalisations :
Comparativement aux plans de financement d'opérations similaires de le
cadre d'autres DSP, cet arrangement s'avère chez nous particulièrement
avantageux pour le délégataire, largement exonéré en contrepartie
de ses obligations normales de travaux d'entretien . En témoigne le
Rapport Annuel 2011 sur le prix et la qualité (RAPQ) du
service public de l'eau potable de la CAVO. Ce rapport indique, en
page 11, une chute du taux moyen de renouvellement annuel des
réseaux, ramené au montant ridicule de 0,22 %
.(signifiant 450 ans pour un renouvellement total !....).
Autrement dit, non seulement le délégataire s'est trouvé déchargé
de l'essentiel du financement des travaux supplémentaires,
mais il s'en est acquitté en se désengagement de ses obligations d'entretien régulier des réseaux.
D'autre
part, le mouvement de reprise en régie publique, initié par les
communautés d'agglomération voisines de la CAVO ( la Communauté
d'Agglomération des Lacs de l'Essonne et la Communauté
d'Agglomération d'Evry Centre Essonne), offre une opportunité de
partage des expériences et savoirs-faire, entre acteurs publics
pour engager dès 2015, un passage progressif en régie en
commençant par le sud de l'agglomération (les 3 communes
concernées sont limitrophes).
mais il s'en est acquitté en se désengagement de ses obligations d'entretien régulier des réseaux.
Nous
nous trouvons donc en l'espèce très loin du cas de « remise
en cause de l'économie générale de la délégation » qui
pourrait justifier légalement une dérogation à sa durée légale
maximale selon le CGCT !
L'obstination des dirigeants de l'agglomération dans ce contexte, à
prolonger la rente de situation et les profits de notre délégataire est particulièrement choquante à double titre:
- parmi les 3 contrats concernés,, figure celui qui est de loin le plus important en montant et volume de l'agglomération, à savoir celui de Sainte -Geneviève-des-Bois. Pour mémoire, ce contrat de DSP donne aujourd'hui lieu à facturation à l'usager, redevance incluse, d'un montant exceptionnellement élevé (4,66€ du mètre cube pour une consommation annuelle de 120m3, toujours selon le RAPQ 2011 de la CAVO), très au-dessus des moyennes départementales et celles de notre bassin (périmètre de l'A.E.Seine-Normandie). Tout invite en ces circonstances à s'affranchir de ce contrat dans les meilleurs délais légaux possibles.
- La régie publique de l'Eau des Lacs de l'Essonne a confirmé de façon officielle et par écrit sa proposition de mise à disposition de ses moyens et de son expertise pour aider gratuitement la CAVO à préparer le retour en régie de son eau potable: Une offre refusée par le président de l'Agglomération , suivi par la majorité des membres du bureau communautaire. La rigueur budgétaire n'exclut pas le gaspillage de fond publics....
pour vérifier par vous-mêmes le texte du CCTP cité ci-dessus:
http://fr.scribd.com/doc/128971205/Cctp-Audit-Dsp-Cavo
- parmi les 3 contrats concernés,, figure celui qui est de loin le plus important en montant et volume de l'agglomération, à savoir celui de Sainte -Geneviève-des-Bois. Pour mémoire, ce contrat de DSP donne aujourd'hui lieu à facturation à l'usager, redevance incluse, d'un montant exceptionnellement élevé (4,66€ du mètre cube pour une consommation annuelle de 120m3, toujours selon le RAPQ 2011 de la CAVO), très au-dessus des moyennes départementales et celles de notre bassin (périmètre de l'A.E.Seine-Normandie). Tout invite en ces circonstances à s'affranchir de ce contrat dans les meilleurs délais légaux possibles.
- La régie publique de l'Eau des Lacs de l'Essonne a confirmé de façon officielle et par écrit sa proposition de mise à disposition de ses moyens et de son expertise pour aider gratuitement la CAVO à préparer le retour en régie de son eau potable: Une offre refusée par le président de l'Agglomération , suivi par la majorité des membres du bureau communautaire. La rigueur budgétaire n'exclut pas le gaspillage de fond publics....
pour vérifier par vous-mêmes le texte du CCTP cité ci-dessus:
http://fr.scribd.com/doc/128971205/Cctp-Audit-Dsp-Cavo
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