Projection-débat
Le Collectif Alternative à l’Austérité-Pouvoir Citoyen, Place au Peuple de Sainte-Geneviève-des Bois, ATTAC, le Front de Gauche, le Parti de Gauche, Artisans du monde
Nous invitent
le Vendredi 10 Avril 20 h30
Salle Pablo Neruda Allée des Pervenches à Morsang-sur-Orge
À une croisière théâtrale mouvementée, ludique et instructive, autour du Film de la pièce satirique sur le projet deGrand Marché Transatlantique (GMT) ou TAFTA)
Écrite et jouée par des militants et sympathisants d’ATTAC
Cette soirée sera l'occasion d'un éclairage important sur des aspects parmi les plus nocifs du projet d'accord commercial entre les USA et l'Union européenne (UE)en cours de négociation pour restreindre la liberté des collectivités territoriales pour la gestion des services publics locaux, par exemple dans le domaine de l'eau
A titre de préparation à cette soirée rappelons que le mandat donné par les gouvernements de l'UE à ses représentants pour ses négociations comprend notamment:
dans son article 4:
« 4. Les obligations de l’Accord engageront tous les niveaux de gouvernement. »
Ce qui signifie, si l’Accord est adopté
dans ces termes du mandat européen de négociation, qu’il s’appliquera
non seulement aux Etats de l’UE, mais également à toutes les composantes
de ces Etats : en France, les Régions, les Départements, les Communes ;…
Les réglementations prises au niveau
municipal, départemental ou régional sont directement visées par ce
projet si elles produisent des normes considérées par les
firmes privées comme des « obstacles inutiles à la concurrence » ou «
plus rigoureuses qu’il est nécessaire ».
Ce principe est rappelé avec plus de précisions encore dans d’autres articles du mandat :
- L’article 23, qui traite
de la libéralisation des investissements (supprimer toutes les
législations et réglementations restrictives) et de leur protection
(supprimer toute forme de taxation ou de contraintes sur les bénéfices).
Il enlève aux juridictions officielles, au profit d’instances privées d’arbitrage, le pouvoir de trancher un différend entre firmes privées et pouvoirs publics si une firme privée estime qu’une législation ou une réglementation va à l’encontre de la liberté d'investissement. Et il précise bien que « Toutes les autorités et entités infranationales (comme les communes ou leurs E.P.C.I.) devraient se conformer efficacement aux dispositions du chapitre de protection des investissements de l'Accord. »
Il enlève aux juridictions officielles, au profit d’instances privées d’arbitrage, le pouvoir de trancher un différend entre firmes privées et pouvoirs publics si une firme privée estime qu’une législation ou une réglementation va à l’encontre de la liberté d'investissement. Et il précise bien que « Toutes les autorités et entités infranationales (comme les communes ou leurs E.P.C.I.) devraient se conformer efficacement aux dispositions du chapitre de protection des investissements de l'Accord. »
Une réglementation
municipale pourra ainsi être attaquée devant une instance d’arbitrage
privé si elle est perçue par un investisseur privé comme une limitation à
son « droit d’investir ce qu’il veut, où il veut, quand il veut, comme
il veut et d’en retirer le bénéfice qu’il veut » (définition de
l’investissement par les lobbies US).
- Les Communes sont aussi visées par l’article 24 relatif aux marchés publics :
« 24. L’Accord devra viser à
compléter avec la plus grande ambition, le résultat des
négociations sur l’Accord sur les marchés publics, en ce qui concerne la
couverture (les entités de passation des marchés publics, les secteurs,
les seuils et les contrats de services, en ce compris en particulier
dans la construction publique).
L’Accord visera à accroître l’accès mutuel aux marchés publics à
tous les niveaux administratifs (national, régional et local), et dans
le secteur des services publics, couvrant les opérations pertinentes
d’entreprises opérant dans ce domaine et assurant un traitement non
moins favorable que celui accordé aux fournisseurs établis localement.
L’Accord doit également inclure des règles et disciplines pour surmonter
les obstacles ayant un impact négatif sur les marchés publics de
chacun, y compris les exigences de localisation et les exigences de
production locale, (…) et celles qui s’appliquent aux procédures d’appel
d’offres, aux spécifications techniques, aux procédures de recours et
aux exclusions existantes, y compris pour les petites et moyennes
entreprises (...).
On le constate, tous les aspects d’un
appel d’offre sont visés. Des exigences de localisation seront
considérées comme ayant « un impact négatif » sur les marchés publics
(ex : exiger qu’un fournisseur d’un service comme l’approvisionnement
des cantines scolaires soit localisé sur le territoire du
Département ou de la Région et qu’il s’approvisionne chez des
producteurs locaux).
Les traités européens ont bien préparé le terrain de ce point de vue puisque des exigences de localisation ne peuvent déjà plus être imposées à des entreprises européennes.
Les traités européens ont bien préparé le terrain de ce point de vue puisque des exigences de localisation ne peuvent déjà plus être imposées à des entreprises européennes.
- L’article 27 confirme que ce futur traité s’applique à ce que le droit public français appelle « collectivités territoriales » : «
L’Accord sera obligatoire pour toutes les institutions ayant un pouvoir
de régulation et les autres autorités compétentes des deux Parties. »
- Enfin, l’article 45
étend à l’ensemble des dispositions de l’Accord le mécanisme prévu à
l’article 23 pour les investissements (ainsi qu’à
l’article 32 en ce qui concerne les normes sociales et
environnementales) :
"L’Accord comprendra un mécanisme de règlement des différends
approprié, ce qui fera en sorte que les Parties respectent les règles
convenues.Il devrait inclure des dispositions pour le règlement
le plus indiqué des problèmes, comme un mécanisme de médiation flexible.
»
Ce qui signifie que toute espèce de norme (sociale, sanitaire, alimentaire, environnementale ou technique) -adoptée par une collectivité territoriale, dès
lors qu’elle contrarie une firme privée, pourra être attaquée devant un
mécanisme d’arbitrage privé.
L'exemple récent de Suez-Environnement en Indonésie, ulcéré que la privatisation de l'eau ait été déclarée anticonstitutionnelle dans ce pays, permet d'imaginer l'usage que comptent faire les multinationales de la banalisation de ces "juridictions arbitrales privées"
C'est ce qui explique que de nombreuses collectivités parmi lesquelles le conseil régional d'Ile de France, le conseil général de l'Essonne et des dizaines de communes en France se soient déjà prononcées contre ce projet de traité, sans pour autant obtenir jusqu'alors du gouvernement qu'il conteste le mandat confié aux négociateurs européens.
Si vous ne pouvez participer à cette soirée mais souhaitez y voir plus clair sur les dangers de ce vaste traité de libre échange, la video d'Attac sur "le traité transatlantique (TAFTA) expliqué en quelques minutes" peut vous y aider.https://france.attac.org/actus-et-medias/les-videos/article/les-dangers-du-traite?id_rub=22&id_mo=119
invitation à cette soirée de vendredi prochain:
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