Petit tour d'été de la France aquaphile, qui
résiste à la finance et à la marchandisation de nos biens
communs ….
Tous nos dirigeants, à tous les étages, ont-ils
définitivement courbé l'échine face aux appétits de dividendes et
à la vampirisation de tous nos services publics ? On pourrait
le craindre, au spectacle des pantalonnades et acoquinements de ceux
qui se partagent les faveurs des médias... Et si, en plus, on pense
que, pendant la trêve estivale, se poursuivent les négociations des
traités secrets visant à nous ligoter définitivement aux totems du
dieu commerce, notre moral ressemblera aux bulletins météo de notre
époque de dérèglement climatique.
Allons, bonnes gens, n'en restons pas aux injonctions du CAC 40 et
de ses p'tits soldats dociles. Pour ceux qui en ont la chance,
profitons cet été de nos déambulations de forêts en collines, de villages
en métropoles, au fil de la France du courage et du goût d'en découdre avec
les puissances d'argent, la France de celles et ceux qui préfèrent
les chemins buissonniers de l'autogestion de nos biens communs aux autoroutes à péages formatées par les études de marchés.
A l'encontre du discours dominant, la gestion de l'eau potable
sans but lucratif, petit à petit, brin par brin, continue à tisser sa
toile de solidarité à travers notre territoire. Une toile aux
allures de patchwork, plus ou moins chatoyante, mais qui, s'avère
solide et durable, capable de résister aux intempéries budgétaires
qui secouent les collectivités locales.
Où que vous partez, vous en croiserez sûrement quelque uns de ses
tisserand(e)s sur votre route. Voici quelques uns de leurs repères.
Leur liste s'est tellement étendue ces dernières années que ce
petit inventaire est assurément incomplet , il ne tient qu'à vous
de le compléter.
Et surtout, au retour, pas question de les ranger au placard des
souvenirs nostalgiques de vacances dépaysantes. En les croisant,
profitons-en pour faire le plan de révolte et d'énergie pour
rejoindre cette grande marée.
En 20 ans, en France, déjà plus de 5 700 000
d'habitants et leurs élus ont découvert, redécouvert ou pris la
décision de retrouver demain, le plaisir de déguster une eau potable
à l'arôme de la liberté reconquise.... Pourquoi pas nous ????
I –
Quelques unes des régies publiques historiques
Besançon,
Aix en Provence,
Angers ,
Amiens
Le Syndicat départemental de l'eau et de l'assainissement du
Bas-Rhin
Limoges, Metz Métropole (Haganis), Nancy
Le Syndicat départemental d'équipement des communes des Landes
(SYDEC)
Le
SYDEC est confronté à une croissance forte du nombre de ses
communes adhérantes. En dix ans, entre
2000
et 2010, il est passé de 1 000 à 40 000 abonnés pour l’eau
potable et de 2 000 à 35 000 abonnés pour l’assainissement.
L’effectif a également progressé, passant d’une dizaine
d’agents en 2000 à près de 150 aujourd’hui.
Le
Syndicat
des Eaux
du Nord,
le SIDEN-SIAN, gère l’eau potable et
industrielle, l’assainissement collectif et non collectif et les
eaux pluviales.Il s'est doté d’une régie, Noréade. A ce
jour, le SIDEN-SIAN regroupe près de 700 communes, syndicats
intercommunaux ou Etablissements Publics de Coopération
Intercommunale du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne et de la
Somme. En tout, près de 500 salariés concourent à assurer aux
communes adhérentes et à leurs habitants un service de qualité et
de proximité.
La Rochelle
Reims métropole : 213 787 habitants consomment la même eau
et bénéficient du même service de collecte et de traitement des
eaux usées.
La Roannaise de l'Eau
Communauté Urbaine de Strasbourg
Tours (depuis 1795...qui dit mieux ?)
Nantes
Limay (78)
II - Les retours en régie depuis 20 ans avec
baisse de tarif de 15 à 30 %
Tursan (42 communes des Landes et Pyrénées
atlantiques) en 1995
Alès (1998) 41 000 habitants
Grenoble et 3 communes voisines (2000) pour
182 000 habitants
Chatellerault et Naintré en 2007 pour 38 000
habitants (portant à 90 % la population de la Vienne
bénéficiant d'une distribution publique)
Cournon d'Auvergne en 2007 pour 20 000
habitants
Le Syndicat intercommunal Durance-Lubéron
(1997, après 42 ans de contrats avec la Lyonnaise) pour 61 000
habitants.
- Varages (Var) en 2003
Castres (Tarn) en 2003 : 96 M€
économisés, pour 43 000 habitants
Lanvollon-Plouha (Côtes d’Armor) en 2005
(15 000 habitants)
Cherbourg, (2005), avec un prix stabilisé, et
des investissements dans un assainissement écologique, pour 85 000
habitants
Neufchâteau (Vosges) pour 6800 habitants
Venelles (Bouches-du-Rhône) pour 8200
habitants
Tournon-sur-Rhône (Ardèche) pour 10 700
habitants
Embrun (Hautes-Alpes), 6 400 habitants
Fraisses (Loire) en 2002 pour 3900 habitants
Belley (Ain) en 2008 pour 8 800 habitants
Annonay (Ardèche) en 2009 pour 17 300
habitants
La Communauté d’agglomération de Rouen en
2010. Au 1er janvier 2012, la CREA a étendu sa régie publique de
l’eau à 11 nouvelles communes. Ainsi, avec 179 000 abonnés
soit 440 000 habitants, la régie publique de l’eau, appelée
Eau de la CREA est l’une des plus importantes de France
Paris en 2010 pour 2 250 000 habitants avec une
baisse du prix de 8 %
Digne les Bains, en 2009 pour 17 500 habitants
Ondres, Tarnos, Boucau,
Saint-Martin-de-Seignanx (Landes) en 2011 pour 29 000 habitants
Viry-Châtillon (Agglomération des lacs de
l'Essonne) en 2011 et décision pour Grigny en 2017 pour 59000
habitants,
- Saint-Malo, en 2012, pour 45 000 habitants
- Saint-Jean de Braye (Loiret) en 2012 pour 19300 habitants,
- Brest Métropole Océane passée en gestion publique (SPL) au
1er janvier 2012 pour les 220 000 habitants de la
métropole mais aussi 60 000 habitants de communes voisines
- Evry-Centre-Essonne en Essonne (116 000 habitants) en 2013,
- Saint Pierre des Corps (15 000 habitants) en 2013
- Valence (63 000 habitants) en 2014
- Aubagne et La Penne-sur-Huveaune (52 000 habitants) en 2014
III - Les décisions prises
- Nice (et 4 communes voisines, soit 360 000 habitants) au 4
février 2015
- Montpellier plus 12 autres communes soit les 3/4 de la
population de la communauté d'agglomération de Montpellier (300
000 habitants) en 2016
- Troyes (60 000 habitants) en février 2015, grâce à la loi
Barnier, (expiration d'office à cette date des contrats de plus de
20 ans)
- Rennes (208 000 habitants) en 2015
IV - Les décision prises de retour en régie
avec renégociation des contrats dans l'attente
La CAPM de Montbéliard
(Franche-Comté) 120 000 habitants : Pierre Moscovici,
Président de la communauté d'agglomération a confirmé que la
gestion de l'eau redeviendrait publique en Février 2015, sept ans
avant le terme du contrat de délégation de service public qui la
lie à Véolia, (ex CGE) la Générale des eaux, depuis 1921, là
encore grâce à la loi Barnier, et la jurisprudence Olivet. Sans
attendre cette échéance, il a imposé depuis le 1er avril 2012 une
baisse de 10% du prix de l'eau pour les habitants des 29 communes
concernées
La Communauté urbaine de Bordeaux :(730
000 habitants) restitution par la Lyonnaise de 232 M€, sous forme
de travaux à la charge de l’entreprise et d’une baisse de 10 %
de la facture et décision prise de retour en régie en
2018. Bordeaux a longtemps été
l'agglomération à avoir le plus sous-traité le dossier de l'eau.
Aujourd'hui, deux contrats distincts coexistent : l'un pour
l'assainissement et l'autre pour l'eau. Le premier s'arrête
en 2012, le second court jusqu'en 2021. Finalement,
en 2018, les deux contrats seront fusionnés en régie
publique, le temps pour la CUB d'organiser le changement de statuts
des mille salariés de la Lyonnaise des eaux concernés.
Et.... si vous le voulez bien, Le Val d'Orge en 2015 et 2017
ce recensement est également téléchargeable pour reprographie par le lien suivant :